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Paris ne veut pas davantage de commerces ouverts le dimanche

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Paris ne veut pas davantage de commerces ouverts le dimanche
[ 07/06/10 - 15H35 - actualisé à 17:43:01 ]

Bertrand Delanoë a dit non lundi à l'extension de l'ouverture des commerces le dimanche, afin ne pas céder à la «valeur suprême de la consommation». Un combat d'arrière-garde allant contre l'emploi, dénonce la droite. LES ECHOS (SOURCE AFP)

Bertrand Delanoë n'a pas cédé aux desiderata des grands magasins du boulevard Haussmann. Le Conseil de Paris a refusé lundi l'extension des conditions d'ouverture des commerces le dimanche. «Voulons-nous un monde où la valeur suprême soit la consommation ? Ou un monde qui laisse sa part au silence, à l'intimité, à la culture, à la vie privée, familiale, intellectuelle ou spirituelle ?», a lancé le maire socialiste devant son conseil municipal.
Actuellement, les commerces peuvent ouvrir le dimanche dans deux types de zones : les zones touristiques (7 à Paris, dont les Champs-Elysées) où le travail dominical peut s'imposer sans ajustement de salaire et les « périmètres d'usage de consommation exceptionnelle » (PUCE) qui prévoient des salaires réévalués. Alors que Nicolas Sarkozy avait souhaité que toute la capitale devienne zone touristique, le Conseil de Paris a décidé de ne pas étendre ces zones. Il a même voté en faveur de leur transformation en PUCE, la décision revenant toutefois au préfet de région.
«Souvent des vendeuses qui n'ont pas vraiment le choix de travailler ou pas le dimanche»
Pour se prononcer, le maire s'est également appuyé sur les travaux d'une commissions ad hoc d'élus de tous bords (auditions de syndicats, de commerçants), mais aussi sur une étude de l'Atelier parisien d'urbanisme (bureau d'études de la ville). Selon ce document, 12.000 à 15.000 commerces, cafés, restaurants sont ouverts le dimanche dans la capitale (sur 62.000), hors périodes de Noël ou de soldes, «soit environ 20% des commerces de la ville». «La Chambre des métiers, comme la fédération de l'habillement, sont fermement opposées à une extension ou à la création de nouvelles zones touristiques et considèrent que leurs commerces n'auraient pas la force d'y faire face économiquement», selon Bertrand Delanoë. Co-présidente des Verts de Paris, Danielle Fournier a rappelé que les salariés sont «souvent des vendeuses qui n'ont pas vraiment le choix de travailler ou pas le dimanche».
«2.000 emplois en moins»
En revanche, Geneviève Roig, présidente de la délégation de Paris à la Chambre de Commerce et d'Industrie (CCIP), avait regretté vendredi une «position dogmatique et passéiste de la mairie en terme d'emplois qui ne seront pas créés et d'activité économique perdue». Pierre Lellouche, élu UMP dont la circonscription englobe les grands magasins du secteur Haussmann, a qualifié la décision municipale d'«idéologie à la petite semaine». «Par votre refus, vous avalisez 2.000 emplois en moins, la casse sociale, c'est pas nous, c'est vous», a-t-il lancé au maire. A l'origine de la création du comité Haussmann (commerçants), Pierre Lellouche a rappelé que «le boulevard Haussmann est à lui seul un centre d'affaires majeur à Paris». «Le Printemps Haussmann et les Galeries Lafayette connaissent des fréquentations annuelles de plus de 43 millions de visiteurs».
Mécontent lui aussi, Pierre-Yves Bournazel (UMP, XVIIIe) a accusé la gauche parisienne de
«priver d'emplois des milliers de Parisiens». Il est «temps d'agir pour ne pas faire de la capitale une belle endormie». «Il aura fallu attendre un an pour que vous nous présentiez une proposition qui ne sert à rien, puisqu'elle fait rimer "Delanoïsme" avec Malthusianisme», a accusé Jérôme Dubus (Nouveau Centre).

C
e que dit la Loi Mallié
Zones touristiques. Dans les « communes d'intérêt touristique ou thermales » ou les « zones touristiques d'affluence exceptionnelle ou d'animation culturelle permanente », les commerces peuvent ouvrir tous les dimanches. Aucune autorisation préfectorale n'est requise pour faire travailler leur personnel ce jour-là. La loi ne fixe aucune contrepartie pour les salariés, à l'exception d'un jour de récupération dans la semaine. Il y avait en mars dernier 566 communes d'intérêt touristique, soit à peine 3 de plus qu'avant la loi d'août 2009.

« PUCE ». Dans les régions parisienne, marseillaise et lilloise, les commerces peuvent demander au préfet de bénéficier d'une dérogation pour ouvrir tous les dimanches. Ces périmètres d'usage de consommation exceptionnel (PUCE) doivent être caractérisés par des « habitudes de consommation dominicale ». La dérogation est accordée sous réserve de contreparties pour le personnel volontaire définies par un accord collectif. La loi impose qu'il soit rémunéré le dimanche au moins le double des autres jours. Onze PUCE ont été créés depuis la loi d'août 2009.





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