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Pressions financières, menaces de licenciements : ça se passe comme ça à la fédération du commerce!

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Pressions financières,
menaces de licenciements :
ça se passe comme ça à la fédération du commerce !

«Forte de sa diversité, de la richesse des expériences des militants qui la composent, notre commission exécutive aura à cœur de laisser toute la place aux débats, aux avis contradictoires, sans jamais perdre de vue le fait que fraternité, respect et solidarité sont des valeurs fondamentales au sein de notre organisation.»

Cette expression de la commission exécutive de la fédération CGT du commerce de la distribution et des services, à l’issue de son dernier congrès, se situe aux antipodes de ses réelles pratiques. La direction fédérale mène depuis une véritable chasse aux sorcières. Des militants compétents qui ont travaillé pour la fédération sont licenciés. Ces camarades ont contribué au renforcement de la CGT. A aucun moment leur travail et leur investissement militants n’ont été remis en cause. Alors, pourquoi les jeter à la rue? Leur seul tort aura été de militer pour une fédération démocratique et efficace, répondant aux enjeux bien particuliers dans nos secteurs.

Des procédés inadmissibles dans la CGT

Depuis le congrès, Olivier Bireaud, militant et salarié de la fédération depuis plus de 10 ans est victime de méthodes patronales que nous combattons tous les jours. La fédération lui demande de venir travailler à Montreuil du jour au lendemain alors qu’il réside à Alès avec sa famille et que son contrat de travail stipule bien qu’Alès est son lieu de travail. Malgré cela, alors qu’il est en accident de travail suite à une chute causée par un malaise, la fédération informée de son état lui demande quand même de se présenter à un entretien préalable à éventuel licenciement.

Yücel Basarslan, lui aussi en responsabilité pendant six ans à la fédération, chargé de la syndicalisation, se retrouve sans salaire et contraint de réintégrer son entreprise dont il est détaché depuis 11 ans, sans aucune garantie. Sous sa responsabilité, avec la syndicalisation et l’implantation de syndicats commerce dans les territoires, la fédération a enregistré la plus grosse progression jamais réalisée, avec 9000 syndiqués supplémentaires en trois ans. Peu importent l’efficacité et les compétences reconnues, Yücel se retrouve sans salaire.

Des outils précieux saccagés

Il est inadmissible que la fédération du commerce, sans évaluer les conséquences sur l’activité et le renforcement de toute la CGT, brise ses propres outils composés de camarades légitimement élus à l’occasion de congrès dans leurs départements respectifs.

Le pire reste à venir : après avoir écarté plus de la moitié de ses militants de la direction fédérale, ce sont maintenant les structures accusées d’être «fractionnelles», qui se retrouvent du jour au lendemain sans aucune dotation fédérale. A Paris, 26 ans après sa création, en dépit de son efficacité, de sa constante progression et de son rôle au sein de l’interpro, l’Union Syndicale du Commerce devra vivre sans aucune subvention de la fédération : en clair, elle est condamnée.

L’union syndicale de Paris a toujours été au cœur des luttes. En sept ans elle a pratiquement doublé le nombre de ses adhérents. Elle gère plus de 300 bases, sections et syndicats tout en s’inscrivant dans les activités et initiatives de l’union départementale.

Tuer l’Union syndicale de Paris serait le meilleur service que la fédération pourrait rendre aux patrons.

La démocratie ne se règle ni avec un chèque ni avec un mandat

Le débat démocratique ne se règle pas par la répression, on ne fera pas taire près de la moitié des syndiqués en leur coupant les moyens ou en leur retirant les mandats.

Au final, ce sont les salariés et les syndiqués qui se retrouvent en difficulté.

Après un congrès fédéral au cours duquel il n’a été question que d’exclure, la fédération ne doit pas une fois de plus, esquiver les débats qu’elle a toujours refusé de mener, sur ses modes de fonctionnement, de structuration et l’émancipation de ses adhérents. En bref, il est temps qu’elle choisisse la voie démocratique, nécessaire à sa crédibilité auprès des salariés du commerce et des services.

Le commerce et les services, c’est l’affaire de toute la CGT

La CGT ne peut, au nom du fédéralisme, laisser perdurer ces dérives, au prétexte que tout ce qui se décide dans la fédération serait uniquement de son ressort. Dans l’immense majorité des départements, le commerce est la première profession et il n’y a pas une seule UL qui ne syndique des salariés de nos professions. Et ce sont bel et bien les syndiqués du commerce, adhérents dans les unions locales, les unions syndicales ou les syndicats qui portent les revendications fédérales et confédérales. Il est stupide d’en exclure la moitié, voire plus.

Sous prétexte de crise, le salariat subit la pire offensive du capitalisme, nous avons tous décidé dans la CGT de nous opposer aux réformes annoncées par le gouvernement et le diktat des marchés financiers. A l’heure où nous devons nous rassembler pour donner l’impulsion nécessaire aux actions et initiatives dans les territoires comme dans les entreprises, la stratégie d’épuration menée par quelques dirigeants fédéraux nous envoie tous dans le mur.

Alors, c’est toute notre organisation qui doit prendre conscience du danger que constitue, pour son avenir, cette dérive autoritaire. Un secteur aussi stratégique que le nôtre ne se renforcera pas dans une structure qui clive au lieu de rassembler et qui sanctionne au lieu d’écouter.

C’est pour dire tout cela que nous nous rassemblons ce jeudi 12 janvier devant le siège de notre fédération pour être reçus et entendus.







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