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Librairies: des avancées pour les employeurs...

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Librairies: des avancées
pour les employeurs…


Depuis le 01 mars 2011 la plupart des librairies de France ont appliqué une nouvelle classification des emplois issue d’un accord signé par le syndicat de la Librairie Française (SLF ) pour le patronat et les organisations syndicales des salariés sauf… la CGT.
Seules quelques entreprises n’ont pas encore achevé la mise en place de cette nouvelle classification (Gibert Joseph notamment) qui se substitue au système de coefficient mis en place, par la convention collective 3252, à la fin des années 80.
Il est un peu tôt pour mesurer les effets de cette classification pour les salariés de la librairie. Nous pouvons quand même nous inquiéter de plusieurs conséquences immédiates.

Les salaires ne sont toujours pas à la hauteur. La grille de salaire adossée à la grille de classification est présentée par le patronat comme ambitieuse alors que très peu de salariés bénéficieront d’une augmentation due à l’application de cette nouvelle grille.
L’évolution n’est pas garantie aucune progression à l’ancienneté n’est prévue. Les évolutions sont conditionnées au fait d’effectuer les tâches du statut supérieur.
Le pouvoir de la hiérarchie directe se trouve renforcé puisque c’est notre responsable qui, en choisissant de nous confier ou non des tâches, détermine seul nos possibilités d’évolution.

La nouvelle classification tend à atomiser les salariés des librairies par une multitude de statuts (6 statuts de vendeurs par exemple). La hiérarchie directe a plus de responsabilité sans avoir plus de salaire. La création d’une catégorie Agent de Maitrise va permettre aux directions de faire des économies à moyen terme sur l’encadrement. En gros le travail d’un cadre sera maintenant fait par un agent de maitrise.

Pour résumer, cette grille de classification suscite plus d’inquiétude que de motifs de satisfaction. Son application n’a pas rassuré: certaines directions (Gibert Jeune) ont fait le choix d’informer les salariés de leur nouveau statut par courrier, sans plus d’explications.
D’autres (Gibert Joseph) ont cherché à associer étroitement le salarié quitte à entretenir le flou entre une évaluation et la notification du nouveau statut. D’autres encore (Chapitre.com) ont choisi le passage en force en appliquant la classification sans accord de méthode avec les représentants du personnel.
Nous n’avons pas encore d’idées précises dans les petites librairies.

La branche librairie est un secteur ou les salariés travaillent pour la plupart dans de petites structures. L’absence de militants syndicaux laisse les mains libres aux employeurs. La construction d’un rapport de force permettrait pourtant d’obtenir des garanties collectives sur nos statuts et nos salaires contre les dangers issus de la nouvelle classification.

L’enjeu immédiat est donc de renforcer l’implantation de la CGT dans les plus grosses enseignes (aujourd’hui la section Gibert Joseph de l’US compte plus de 30 syndiqués) mais surtout de syndiquer dans les petites librairies.




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