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Mobilisation des travailleurs sans papiers pour un travail décent

Archives > 2009 > Prévention Sécurité 2009


Montreuil, le 5 octobre 2009


Pour que les travailleurs - euses " sans-papiers "
gagnent un travail décent, le gouvernement doit les régulariser !



À l'appel de la Confédération syndicale internationale (CSI), le 7 octobre est devenu la journée mondiale de mobilisation des travailleurs pour un travail décent.
En France, cet appel est renforcé cette année par la décision prise unitairement par la CGT, la CFDT, la CFE-CGC, la FSU, Solidaires et l'UNSA.d'une journée nationale d'action interprofessionnelle pour l'emploi, les salaires, la protection sociale et les services publics.

Cette année, comme l'année dernière, les travailleurs-euses " sans-papiers " seront présents dans les manifestations et les rassemblements qui vont avoir lieu dans notre pays. Ils seront d'autant plus présents qu'ils sont bien souvent précaires parmi les précaires, que ce soit dans le bâtiment, la restauration, le nettoyage, le traitement des déchets, dans l'aide à la personne… Ils ne prennent le travail de personne. Ils font bien souvent le travail que personne ne veut faire dans les conditions qu'ils subissent.

Des pans entiers de l'économie française vivent grâce à ces hommes et ces femmes, véritables " esclaves modernes ", maintenus dans un état de totale subordination vis-à-vis de leur employeur parce que " sans-papiers ".

Le 15 avril 2008, plusieurs centaines d'entre eux avaient décidé d'en finir avec les conditions de vie et de travail qu'ils subissaient jusqu'alors. Avec la Cgt, ils ont engagé une grève massive et inédite pour arracher leur régularisation et être reconnus comme des salarié(e)s à part entière.

Le gouvernement a été obligé de les entendre et de produire plusieurs textes pour ouvrir la voie à leur régularisation, ainsi qu'à la régularisation de celles et ceux qui rentraient dans les critères définis par le ministère de l'immigration suite à cette " grande grève ". Plus de 2000 de ces travailleurs-euses ont ainsi été régularisés.

Mais depuis plusieurs mois :

  • Les textes ministériels (instructions, notes, télégrammes) s'appliquent de plus en difficilement. Certaines préfectures en région parisienne comme dans les autres régions persistent toujours à ne " pas les connaître ".
  • L'arbitraire préfectoral traite de façon opposée des salarié(e)s en situation identique, y compris au sein d'une même entreprise.
  • De très grandes difficultés perdurent pour faire appliquer les textes concernant les intérimaires. Depuis un an des intérimaires d'Adecco et de Ranstad sont en grève à Paris, des " cerfas " sont signés mais les préfectures persistent à ne pas régulariser.
  • Sur les 90 femmes de l'aide à la personne qui ont initié le mouvement, 11 attendent toujours d'être convoquées.
  • En région parisienne, certaines préfectures exigent des monceaux de justificatifs de présence, de travail, y compris des documents relevant de la responsabilité de l'entreprise.
  • Dans presque tous les départements, les préfectures rejettent maintenant la liste des 150 métiers comme base de régularisation et s'appuient sur des listes régionales destinées… aux nouveaux migrants ! Des cartes " salarié " sont aujourd'hui octroyées avec des limitations professionnelles et territoriales…
  • De plus en plus de travailleurs empilent les " récépissés " y compris sans autorisation de travail, en lieu et place d'une " carte " en bonne et due forme. Et certains parmi ces salariés sont rejetés de la régularisation au moment d'un énième renouvellement, alors que leur patron a déjà payé la taxe ANAEM/OFFI.
  • Les Algériens et les Tunisiens ne sont toujours pas éligibles à la régularisation, soi-disant du fait des accords bilatéraux existant entre la France et chacun de ces pays.
  • Les agents de sécurité non plus, sous prétexte que cette profession est réglementée alors que des milliers de ces travailleurs " sans-papiers " sont toujours en poste et certains en grève depuis des mois, comme ceux d'ACP chez Monoprix à Paris et ceux de Sécuri-Ouest chez Leclerc à Nantes.
  • Les salariés non déclarés ne sont toujours pas régularisables au prétexte qu'ils ne peuvent produire de bulletins de salaire, alors qu'ils n'aspirent qu'à enfin être déclarés.


Cette situation ne saurait perdurer. Les engagements pris doivent être tenus et les discriminations levées. C'est tout le sens de la lettre que viennent d'écrire au Premier Ministre cinq organisations syndicales et six associations engagées aux côtés des travailleurs-euses " sans-papiers "



Bien décidés à faire entendre ces exigences,
les travailleurs-euses " sans-papiers " manifesteront
le 7 octobre 2009 à 14 heures, à Paris avec la Cgt,
du métro Duroc jusqu'au rassemblement intersyndical devant le Medef, rue Bosquet.



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