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Fin de conflit pour les femmes de chambre du Novotel Paris les Halles

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Fin de conflit pour les femmes de chambre du Novotel Paris les Halles

Le 6 octobre 2011 les 38 femmes de chambre du Novotel Paris les Halles, 100% des salariées de la société sous traitante SIN&STES (groupe Elior), décidaient de se mettre en grève pour revendiquer de meilleures conditions de travail et l’augmentation de leur salaire.

La lutte a été longue et dure; trente trois jours de grève pendant lesquels les femmes de chambre ont manifesté, avec banderoles, slogans et instruments de musique de fortune, dans le hall et à l’extérieur de l’hôtel.

La direction de Novotel n’a reculé devant rien pour essayer de casser la grève et refuser de s’associer à la négociation, au prétexte que ce n’était pas ses salariés. La direction de SIN&STES a refusé en bloc toutes les revendications des grévistes, contexte de crise oblige…

Après 4 semaines de grève, face au refus de SIN&STES de négocier, la CGT et SUD, avec une trentaine de salariés décident d’envahir le siège du groupe Elior pour demander l’ouverture de négociations. La direction finit par accepter et après plusieurs séances de négociation propose:

  • Une prime de fin d’année de 500 € pour tout salarié à 130 heures mensuelles et plus, la prime est proratisée pour les salariés de moins de 130 heures avec une garantie acquise de 300 € par an.
  • Les femmes de chambre bénéficieront d’un supplément de rémunération d’une moyenne de 200 € par mois pour la préparation de plateau café et thé pour les clients.
  • Le passage à temps complet de 4 salariés à temps partiel.
  • La requalification en CDI du contrat de travail de 9 salariés en CDD
  • Une gouvernante supplémentaire
  • Le nettoyage de la tenue de travail par l’entreprise.
  • Le remplacement de tout salarié absent.
  • Aucune sanction ni mutation


Soutenues par l’intersyndicale CGT/SUD, les grévistes sont restées solidaires et déterminées face aux pressions et tentatives d’intimidation des deux directions: appel aux huissiers et à la police, menaces verbales mais aussi physiques, demande d’expulsion des grévistes au tribunal de grande instance de Paris, demande refusée par le juge… Rien n’a entamé leur combativité.

De nombreuses manifestations de soutien, réunissant les militants d’organisations syndicales et associatives, ont eu lieu devant l’hôtel. Toutes les structures de la CGT, US commerce, UD, UL, se sont mobilisées pour aider les femmes de chambre dans leur lutte. Les camarades du syndicat HPE ont organisé le soutien financier. La collecte a permis de reverser 420 euros à chaque gréviste.

Le conflit des femmes de chambre du Novotel Paris les Halles, comme le conflit des pompiers de la gare d’Austerlitz (société Lancry) ou celui des conseillères de beauté chez Monoprix (société Circular), est le troisième conflit de la sous-traitance auquel l’Union Syndicale se retrouve confrontée depuis la rentrée de septembre.

Dans chacun de ces conflits, l’entreprise donneuse d’ordre part du principe qu’elle n’est pas concernée par les revendications des salariés qui ne font pas partie des effectifs et se défausse de ses responsabilités.

Le sous-traitant, qui pour obtenir le marché a négocié le coût de la prestation au plus bas, n’a bien souvent pas de marge de manœuvre.

La seule façon de sortir rapidement de ces conflits serait d’impliquer le donneur d’ordre pour qu’il répercute l’augmentation demandée par les salariés dans le coût de la prestation.

Face à ce système pervers qui remet en question la collectivité de travail et les droits des salariés, la CGT doit s’organiser et faire de la sous-traitance un enjeu de revendication légitime.


Paris le 08/11/2011



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