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La guerre économique version Casino

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La guerre économique version Casino


3 avril 2012 _Par Michel Delean

Jean-Charles Naouri, bouillant PDG du groupe Casino, vient de partir à l’abordage de Monoprix, qu’il détient à 50-50 avec les Galeries Lafayette. Dans cette guerre éclair, les deux groupes associés depuis quinze ans s’opposent vivement sur l’évaluation de Monoprix.

La moitié de Monoprix vaudrait 1,95 milliard d'euros selon la Société générale, conseil des Galeries Lafayette, contre 700 millions d'euros seulement selon la banque Rothschild, conseil de Casino. Les deux groupes viennent de s’envoyer mutuellement une rafale d’assignations devant les tribunaux. Côté Galeries Lafayette, on dénonce les «
manœuvres» de Casino, qui ne respecterait pas ses accords et sous-valoriserait Monoprix de façon éhontée.

Fait révélateur de la tension qui règne entre les deux parties, Philippe Houzé, le président du directoire du groupe Galeries Lafayettes, vient de faire appel à l’influent Alain Bauer, criminologue proche de Nicolas Sarkozy, pour contrer l’offensive de Jean-Charles Naouri, rapporte la
Lettre de l’Expansion du 26 mars.

Volontiers présenté comme un
«stratège» ou un «joueur de poker» par la presse économique, l’insatiable Naouri mène par ailleurs en ce moment une autre offensive au Brésil, finale celle-là, pour le contrôle exclusif de sa filiale GPA, après être monté progressivement dans le capital de son partenaire.

Ces méthodes de Naouri –entrer au capital d’une entreprise familiale, puis en prendre le contrôle tout en évinçant les fondateurs–, évoquent de façon saisissante une autre affaire : le conflit toujours vivace avec la famille Baud, les fondateurs de Franprix et de Leader Price, affaire qui occupe actuellement plusieurs juridictions, notamment au sujet de la société Geimex.

Ce dossier a donné lieu à plusieurs perquisitions effectuées discrètement par le juge d’instruction parisien René Grouman, au siège de Casino, à Saint-Etienne et à Paris, en juin 2010, et qui auraient mis en rage Jean-Charles Naouri.

Mediapart a pu prendre connaissance de nombreux documents confidentiels qui éclairent d’un jour très cru les méthodes brutales utilisées par le patron du groupe Casino lors de cette guerre économique.

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