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Enquête sur les vingt ans qui ont changé la CGT

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Enquête sur les vingt ans qui ont changé la CGT

17 mars 2013 _ par Rachida El Azzouzi


Une page de la longue et tumultueuse histoire de la CGT va se tourner cette semaine à l'occasion de son cinquantième congrès qui s'ouvre ce lundi 18 mars à Toulouse. Après quatorze années à la tête du premier syndicat de France, soit l'équivalent de deux septennats, Bernard Thibault, 54 ans, se retire. Il cédera, vendredi, son poste de secrétaire général à Thierry Lepaon, 53 ans, ancien salarié de Moulinex devenu homme d'appareil.

Si l'icône du mouvement cheminot de l'hiver 1995 a su faire entrer « la vieille dame de Montreuil » dans le XXIe siècle, poursuivant avec un certain succès la mue opérée par ses prédécesseurs, s'il a incontestablement marqué de son empreinte la démocratie sociale française, signant notamment le retour de la CGT dans les négociations interprofessionnelles, « le Sphinx » n'aura pas été au bout du recentrage réformiste de l'organisation. Faute d'avoir su trancher un certain nombre de débats idéologiques, il laisse un goût d'inachevé, et derrière lui une centrale en chantier, déboussolée, divisée, sans guide, ni ligne directrice véritable depuis plusieurs mois.

L'improbable et rocambolesque crise de succession qui a défrayé l'an dernier la chronique, lorsque le comité confédéral national – le parlement de la CGT – a refusé la candidature de sa protégée Nadine Prigent pour lui succéder, a définitivement entaché sa fin de mandat, révélant des fractures et des fragilités internes considérables ainsi qu'un exercice du pouvoir de plus en plus en solitaire sur la fin. La tâche de son successeur Thierry Lepaon, candidat dont le CV porte des faits d'armes mais aussi des zones d'ombre, s'annonce rude.

Le nouveau leader devra s'imposer et imposer la CGT en externe. Dans un contexte social très dégradé, il s'agira de composer avec un gouvernement socialiste que l'organisation a contribué à faire élire en mai 2012 mais qui, dix mois plus tard, la déçoit par sa politique d'austérité, ses promesses non tenues ou encore l'accord sur l'emploi. Mais il devra aussi mettre les mains dans le cambouis en interne et aller à l'affrontement là où Bernard Thibault qui n'aimait pas le conflit a échoué pour ramener le calme et rassembler la centrale.

Pour comprendre l'ampleur de la tâche qui attend Thierry Lepaon et les défis que doit relever la confédération des travailleurs demain, la lecture d'un ouvrage s'impose : Les Vingt Ans qui ont changé la CGT par Leïla de Comarmond, qui vient de paraître aux éditions Denoël. Journaliste à Liaisons sociales puis aux Échos, cette spécialiste du social, qui fréquente le monde syndical depuis une vingtaine d’années, signe un bel exercice d'enquête et d'analyse sur la première centrale syndicale française.

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