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Le plan des Galeries Lafayette pour racheter le Printemps

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Le Plan des Galeries Lafayette pour racheter le Printemps


Source : Le Figaro_22 février 2013

Houzé, le président du directoire du groupe Galeries Lafayette, propose au Qatar de s'allier pour racheter son rival. Il compte sur le soutien de l'État.

«Je ne jette pas l'éponge!» Philippe Houzé, le président du directoire du groupe Galeries Lafayette, ne se résigne pas à la vente du Printemps à des investisseurs qatariens, qui négocient officiellement depuis mercredi avec la Deutsche Bank et le groupe Borletti, ses propriétaires depuis 2006.

L'offre des Galeries Lafayette de racheter, pour 1,8 milliard d'euros, leur éternel rival du boulevard Haussmann a été retoquée, mais Philippe Houzé tente de revenir par la fenêtre. «Nous avons l'intention de développer un pôle touristique mondial dédié à l'art de vivre à la française qui renforcerait l'attractivité de la capitale», assure le dirigeant du groupe familial.

Philippe Houzé fait vibrer la corde patriotique et sociale pour obtenir le soutien des pouvoirs publics à son projet. Il a multiplié les rencontres à l'Élysée, à Bercy et à la mairie de Paris.
«Une fois obtenu le classement du boulevard Haussmann en zone touristique, permettant l'ouverture des magasins le dimanche, cet ensemble dédié au commerce permettrait de créer 1000 emplois payés double, sur la base du volontariat. Nous sentons une municipalité plus ouverte à nos propositions», poursuit le dirigeant, en mettant en avant sa contribution à l'économie du pays: «Nous sommes un groupe familial français; depuis des décennies, le réinventeur de ce métier et le revivificateur des centres-villes.»

«Une vision de long terme»

L'offensive de Philippe Houzé n'est pas dirigée contre le Qatar. Il souhaite au contraire rompre l'alliance entre les investisseurs de l'émirat et le groupe Borletti.

«Le projet de Maurizio Borletti vise simplement à faire financer son acquisition, dont il n'a pas les moyens, par le Qatar, souligne le patron des Galeries Lafayette. Mais il ne restera pas indéfiniment en charge du management du groupe. Or, le Printemps a désormais besoin d'une vision de long terme. Je trouve dommage qu'un projet financier nous empêche de réaliser un projet industriel pour la France.»

Les Galeries Lafayette vont proposer aux investisseurs qatariens de racheter ensemble le Printemps. «Mon souhait est de combiner les forces de deux intervenants: un grand professionnel de l'immobilier, le Qatar, et un grand professionnel des grands magasins, les Galeries Lafayette», selon Philippe Houzé.

Le schéma envisagé, que le patron des Galeries Lafayette ne souhaite pas détailler à ce stade, consiste, selon nos informations, à séparer le Printemps en deux sociétés. La première, regroupant les actifs immobiliers de la chaîne de grands magasins, serait reprise par les investisseurs qatariens pour un montant de 1 milliard d'euros. La société d'exploitation serait, elle, rachetée par les Galeries Lafayette, pour 800 millions d'euros.

Pour parvenir à ses fins, Philippe Houzé devra se montrer persuasif auprès des investisseurs qatariens. Il aura pour cela sans doute besoin d'un appui marqué des pouvoirs publics. Pour le moment, personne au gouvernement ne s'est ému du passage sous pavillon étranger du Printemps. La sortie publique du patron d'un groupe familial tricolore pourrait les inciter à bouger.

«Nous serions désolés de ne pas pouvoir réaliser une opération franco-qatarienne de reprise du Printemps», insiste Philippe Houzé.

Anne-Sophie Cathala et Yvan Letessier



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