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Libération, forum de Lyon: Bertrand et Thibault face à une salle chauffée à blanc sur les retraites

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Bertrand et Thibault face à une salle chauffée à blanc sur les retraites



Yslande Bossé, étudiante à l'école de Journalisme de Grenoble

C’était un des débats du Forum les plus attendus: le patron de l’UMP Xavier Bertrand face à celui de la CGT Bernard Thibault sur le thème chaud-bouillant des retraites. Le public est venu en nombre « assister » à la bataille. Et même pour beaucoup « participer »
.
«
Rien ne m’empêchera de défendre mes positions », prévient d’emblée Xavier Bertrand, palpant l’atmosphère peu favorable pour lui. Durant tout le débat, il maintient un ton ferme et déterminé pour tenter, une fois de plus, entre deux journées de mobilisation, de défendre la réforme des retraites. En habitué des débats et des forums «Libération», le secrétaire général de l’UMP chauffe la salle: «Pourquoi je suis là? J’aime les débats avec Bernard Thibault ». Il devra en fait surtout débattre, et se débattre, avec le public.

Lorsqu’il s’interroge sur «
qui paiera les 32 milliards d’euros de déficits de la France? », c’est la salle qui lui répond: « les riches ». Tonnerre d’applaudissements. Lorsqu'il remet en cause la politique du parti socialiste sur la question des 35 heures, un jeune homme le harangue: «c’est la rue qui va faire l’avenir des retraites ». Le public est tellement chauffé à blanc sur le sujet que les deux hommes ont du mal à s’exprimer sans être interpellés ou interrompus. Les huées succèdent aux applaudissements. C’est Bernard Thibault qui récolte ces derniers. Le secrétaire général de la CGT rappelle alors que « ceux qui aimeraient pouvoir travailler n’y parviennent pas. Avant de demander de travailler plus longtemps, il faut une nouvelle politique pour l’emploi». Une jeune fille hurle« exact ! »

Le secrétaire général de la CGT aura cependant aussi droit à son (court) moment de bousculade verbale. Il est interpellé par une jeune femme qui lui reproche de ne pas prendre en compte dans son discours le point de vue des jeunes. Bernard Thibault conteste, et contourne, expliquant qu’au contraire la CGT donne la parole à tout le monde. Mais c’est surtout la question des femmes et de leur retraite qui revient dans les questions de la salle. Bernard Thibault dénonce une «
hypocrisie » de la part du gouvernement. « Il y a une double peine pour les femmes, elles doivent attendre plus que les hommes pour atteindre la retraite à taux plein». Réplique de Xavier Bertrand sur le mode « c’était pire avant »: « La situation des femmes qui commencent à partir à la retraite aujourd’huin’a rien à voir avec la situation de nos mères et de nos grands-mères ».

Dans la salle, des voix – féminines – le traitent de «
menteur ». Sa propre voix est couverte de huées. Xavier Bertrand reste droit dans ses bottes. « Vous pouvez faire tout ce que vous voulez je m’exprime ». il rajoute que s’il y a des égalités salariales, « il ne faut pas qu’elles servent à bloquer le salaire des hommes ». Re-huées.


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