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Occupée, la Cité de l'immigration ferme

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Occupée, la Cité de l’immigration ferme

Hier, la direction de ce musée a décidé de fermer ses portes à la suite d’incidents avec les sans-papiers occupant ses locaux depuis quatre mois. La CGT et le PS protestent.

JULIEN SOLONEL | Publié le 29.01.2011

porte dorée (XIIe), hier. Plusieurs centaines de travailleurs sans papiers ont été expulsés de la Cité de l’immigration. Le directeur affirme avoir pris cette décision après « des incidents et des menaces physiques contre les agents ».

Les grilles sont closes et gardées par des policiers en tenue de maintien de l’ordre. Occupée depuis près de quatre mois par plusieurs centaines de travailleurs sans papiers, la Cité nationale de l’histoire de l’immigration (XIIe) est fermée depuis hier « pour garantir la sécurité des personnes et des biens ».

Nous aurions préféré que cela se passe autrement, mais la situation s’est dégradée », regrette Luc Gruson, directeur général du musée de la porte Dorée.
Selon lui, des problèmes d’insalubrité, le non-respect des règles intérieures ou encore la quête « agressive » ont perturbé le fonctionnement de l’établissement et fait fuir les visiteurs. « La fréquentation pendant la période de Noël a baissé de moitié par rapport à l’an dernier », souligne Luc Gruson.

Une première fermeture déjà en décembre

Le musée est réquisitionné depuis le 7 octobre par 500 travailleurs, originaires pour la plupart d’Afrique subsaharienne, et soutenus par la CGT, la Ligue des droits de l’homme et des partis de gauche. Employés dans la restauration, le nettoyage ou la surveillance, ils demandent l’application d’un accord conclu avec le ministère de l’Immigration en juin 2010, qui prévoit la régularisation d’environ 6000 travailleurs sans papiers. A la suite de ce mouvement, la Cité de l’immigration avait été fermée une première fois début décembre. Elle avait rouvert le 9 décembre après la signature d’un protocole entre la direction et la CGT, qui stipulait que les locaux seraient libérés le soir. « Or, une centaine de personnes squattaient les salles que nous mettions à disposition pour remplir leurs dossiers de régularisation. Début janvier, il y a eu des incidents et des menaces physiques contre les agents. J’ai pris la décision de fermer pour mettre fin à l’occupation », explique Luc Gruson.

Devant les grilles de la Cité, Raymond Chauveau, coordinateur CGT du mouvement, niait hier « tout incident ». Pour le syndicaliste, « il s’agit d’un revirement total de la direction. Si ces travailleurs sont toujours là, c’est parce que l’examen de leurs dossiers est bloqué par la préfecture ».
Venue soutenir la cinquantaine de travailleurs rassemblés sur le trottoir de la porte Dorée, Michèle Bluementhal, maire socialiste du XIIe, « déplore la décision de la Cité. Je suis venue dimanche dernier et je n’ai pas eu le sentiment qu’il y avait des problèmes avec les occupants ». Ces derniers appellent à se rassembler aujourd’hui à République à l’occasion d’une manifestation des travailleuses sans papiers.

Le Parisien


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