La Redoute : les salariés ne se rendent pas - US CGT Commerce et Services Paris

Aller au contenu

Menu principal :

La Redoute : les salariés ne se rendent pas

Archives > 2013 > Presse

Source : Libération_ 20 mars 2014

Social . La signature d’un accord de cession de la société, qui doit être majoritaire, divise les syndicats.

Même pas peur, à la Redoute, de l’ultimatum posé par la direction. Le groupe Kering, propriété de la famille Pinault, exige que les syndicats signent aujourd’hui l’accord de cession de l’entreprise à deux de ses dirigeants. Il veut vendre le vaisseau amiral roubaisien de la vente à distance pour 1 euro symbolique à deux hauts cadres du groupe, Nathalie Balla et Eric Courteille. Dans le paquet-cadeau de Kering, 1 178 suppressions d’emplois sur quatre ans, un projet de modernisation de l’outil industriel, et un chèque de 180 millions d’euros pour le plan social. Insuffisant pour les ouvriers de la Martinoire, le centre logistique de la Redoute, basé à Wattrelos, près de Roubaix. Ils ne sont pas prêts de céder à ce qu’ils voient comme «un coup de bluff» de Kering.

Barbecue. Au siège, à Roubaix, du côté des cols blancs, un collectif pour la survie de la Redoute s’est créé, qui milite pour la signature de l’accord. «Ce ne sont que des cadres dirigeants», critique un employé.

Hier midi, dans les rangs du personnel, personne n’osait imaginer que François-Henri Pinault puisse annoncer à l’avant-veille des municipales le dépôt de bilan de la Redoute. 3 300 salariés sur le carreau, dont 2 400 dans la métropole lilloise, voilà qui pourrait faire mal dans les urnes et déplaire à Martine Aubry, candidate à un nouveau mandat à la mairie de Lille et présidente de la communauté urbaine.

«Alors, on continue de se mobiliser ?» demande un syndicaliste CGT à la foule rassemblée. Les mains se lèvent, nombreuses, deviennent des poings tendus. Les salariés grévistes scandent : «Jusqu’au bout, jusqu’au bout.» Ils étaient environ 700, selon les syndicats, à participer à cette AG improvisée d’après-manif, suivie d’un barbecue devant la mairie de Wattrelos. Le vote est clair : en l’état, la CGT ne signera pas. Elle exige 40 000 euros d’indemnités de base pour chaque départ, quand Kering ne propose que 20 000 euros. Il y ajoute une prime entre 750 et 1 200 euros par année d’ancienneté quand l’intersyndicale demandait 1 500 euros.

Geste. Si la CGT reste sur cette position, la CFDT et SUD ont fait un geste hier, avec une demande revue à 1 200 euros, pour ramener la direction à la table des négociations. Hier soir, seule la CFE-CGC annonçait qu’elle signerait. Mais Kering exige un accord majoritaire : le syndicat, qui représente les agents de maîtrise et les cadres, ne pèse que 22,3% des votes salariés.

Pour que la cession soit actée ce soir, la signature de la CFDT, majoritaire avec 31,4%, est incontournable. Le délégué central est prêt à sortir son stylo, mais la base ne veut pas en entendre parler. Hier soir, le secrétaire général de la fédération CFDT des services devait arriver de Paris pour infléchir la position des militants.


Stéphanie Maurice

Lire aussi : La Redoute : les syndicats font fi de l'ultimatum des repreneurs

 
Retourner au contenu | Retourner au menu