Pourquoi empêcher des volontaires de travailler le dimanche ou la nuit ? - US CGT Commerce et Services Paris

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Pourquoi empêcher des volontaires de travailler le dimanche ou la nuit ?

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  • Nous vivons dans un environnement doublement soumis à la concurrence : la concurrence interne à l’entreprise des salariés entre eux et la concurrence entre les entreprises elles-mêmes. Ce que fait l’un a donc forcément un impact sur ce que fait l’autre : les salariés « volontaires » pour travailler le soir ou le dimanche permettent au magasin d’ouvrir le soir ou le dimanche et donc d’imposer à tous, volontaires ou non, ces horaires. A l’embauche, ne sera pris que le salarié qui accepte de travailler sur ces horaires.


  • Le code du travail impose donc des normes minimales qui constituent un « ordre public social » qui limite les effets de la concurrence entre les salariés. S’il était possible d’accepter des normes inférieures soit par le contrat de travail, soit par le volontariat, ces règles deviendraient virtuelles. Imaginons qu’un salarié puisse signer un contrat en dessous du SMIC à la condition d’être « volontaire » : on imagine, sans peine, que les patrons n’embaucheraient plus que des « volontaires », le SMIC devenant un minimum théorique.


  • L’offensive du patronat pour le « volontariat » excède la question des horaires d’ouverture des commerces. Il s’agit, en fait, de s’attaquer aux principes même du code du travail qui est censé protéger le faible (le salarié) contre le fort (le patron). C’est le retour au droit des contrats, né en 1804, à l’époque où l’on considérait que lien salarial était un lien contractuel comme les autres (acheter un cheval, louer une charrue). Cette idéologie libérale veut que des hommes « nés libres et égaux en droits » puissent signer tout contrat par l’accord de leurs volontés (contrat de gré à gré). Elle refuse donc les normes collectives de protection (je n’ai pas besoin d’être protégé puisque je suis l’égal de mon patron) et l’existence même des organisations syndicales (ce qui donne sons sens à l’offensive simultanée qui tente de nous dénier –y compris devant les tribunaux- le droit de représenter les salariés).


  • Les syndicats défendent les intérêts collectifs d’une profession et non la somme des « intérêts » individuels. Ce qui arrange l’un, peut déranger l’autre, voire porter atteinte à ses droits (voir l’exemple du SMIC). Que des « volontaires soient prêts à travailler le soir ne poserait aucun problème s’ils vivaient sur une île déserte. Un syndicat peut donc assumer de défendre des intérêts collectifs contradictoires avec ceux d’individus « intéressés » par le travail de nuit ou du dimanche. C’est ce qui se produit lorsque, par exemple, l’on défend la mise en place d’une mutuelle obligatoire dans une branche ou une entreprise : cela peut aller à l’encontre de la volonté de ceux qui en disposent déjà, mais c’est une revendication qui va dans le sens de l’intérêt du plus grand nombre de salariés.


 
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